Il y a des moments où l’on avance seul, où l’on ne sait plus très bien si l’on se rapproche de quelque chose ou si l’on s’éloigne. Juste cette sensation d’être en chemin, dans un paysage où tout semble vaste, dépouillé, silencieux. On pourrait croire à une errance, mais au fond, ce n’est pas cela. C’est une traversée, une épreuve qui enseigne la patience et l’endurance. Un passage où l’essentiel se révèle, car il n’y a plus rien d’autre que soi, face à l’infini.
Cette pleine lune en Lion résonne avec cette image. Elle éclaire un moment où nous devons trouver notre propre lumière sans chercher de validation extérieure. Le Lion, habituellement solaire et rayonnant, est ici confronté à l’immensité, sans miroir pour refléter son éclat. Cela peut être déstabilisant : comment être certain d’exister si personne ne nous regarde, si personne ne nous applaudit ? Mais c’est justement là le défi. Cette pleine lune nous invite à porter en nous notre propre feu, à ne plus le projeter dans l’attente d’un retour, mais à en faire une source inépuisable d’énergie intérieure.
Quand Uranus en Taureau fait trembler le sol
Comme si cette leçon n’était pas suffisante, Uranus, l’éveilleur, vient ajouter une touche d’imprévu à cette lunaison. En carré aux luminaires, il provoque des secousses, parfois inconfortables, parfois libératrices. Les bases sur lesquelles nous nous reposions peuvent vaciller, les certitudes être bousculées. Ce qui semblait stable hier ne l’est plus aujourd’hui.
J’ai souvent observé qu’Uranus agit comme une détonation soudaine, un éclair qui brise les schémas trop rigides. Ici, en Taureau, il s’attaque à nos sécurités matérielles, à nos repères concrets. Peut-être nous pousse-t-il à revoir nos ressources, à redéfinir nos besoins, à lâcher prise sur un confort qui nous enfermait sans que nous en ayons conscience. C’est une invitation à se réinventer, mais pas dans la précipitation.
Cette pleine lune n’a rien d’un feu d’artifice spontané. Ce n’est pas un moment d’explosion, c’est un moment d’épreuve. Un test d’endurance, où il s’agit de maintenir son cap malgré les remous extérieurs. Et cela me fait réfléchir à ma propre manière de traverser ces périodes d’incertitude.
Ma propre traversée du désert
J’ai souvent ressenti cette sensation d’avancer seul, de ne pas savoir si ce que je faisais avait un sens ou une utilité. Dans mon parcours, il y a eu des moments où j’ai eu l’impression de parler dans le vide, de créer sans savoir si cela touchait vraiment quelqu’un. L’envie de briller, de partager, de transmettre est forte, mais parfois, on se demande si tout cela n’est qu’une illusion.
Et puis, il y a ces moments où je ressens une force plus grande, une certitude qui ne dépend de rien d’extérieur. Comme une évidence, un feu qui ne s’éteint pas, même lorsqu’il n’éclaire que moi. Cette pleine lune me parle de ça : de cette capacité à continuer à avancer, même quand l’environnement ne reflète pas immédiatement ce que l’on donne. De cette foi en soi qui ne dépend pas d’un retour immédiat, mais d’une conviction profonde que le chemin a du sens, même si l’on ne voit pas encore où il mène.
Rester debout, garder la flamme
Alors, que faire face à cette pleine lune et aux défis qu’elle nous présente ?
Déjà, accepter que certaines choses prennent du temps. Que tout ne se construit pas dans l’immédiateté. Le Lion aime briller, mais cette lunaison nous apprend que le véritable rayonnement est celui qui perdure, celui qui ne dépend pas des regards extérieurs.
Ensuite, observer les secousses d’Uranus sans paniquer. Ce qui s’effondre n’était peut-être plus utile. Ce qui disparaît laisse place à autre chose. Et parfois, pour avancer, il faut alléger sa charge, se délester du superflu.
Enfin, cultiver cette flamme intérieure. La nourrir avec ce qui nous anime profondément, avec ce qui nous fait vibrer, même si personne ne le remarque encore. Ce feu-là, c’est lui qui nous porte, c’est lui qui nous guide à travers les déserts.
Questions à méditer sous cette pleine lune
Qu’est-ce qui, en moi, me permet de continuer même quand je n’ai aucun retour immédiat ?
Quelle part de mon feu intérieur est indépendante du regard des autres ?
Quelles structures dans ma vie ont besoin d’être assouplies ou réinventées ?
Suis-je prêt à laisser derrière moi ce qui n’a plus de sens pour pouvoir avancer plus léger ?
Cette pleine lune nous met face à nous-mêmes. Elle nous demande si nous sommes capables de croire en notre lumière, même lorsqu’elle n’éclaire que notre propre route. Mais après tout, n’est-ce pas là la véritable force ? Celle de tenir, de persévérer, de brûler sans se consumer.
Prenez soin de vous
Gregory pour Astrolunosis